A Two Bois à l'honneur du Journal La Montagne

Patrick Ganille est artisan ébéniste. Passionné de bois, il vient de s'installer à Ayen avec sa compagne Catherine et ouvre son atelier au public.

«J'appelle artiste celui qui crée des formes [?] et artisan celui qui les reproduit ». Patrick Ganille a fait sienne cette phrase d'André Malraux comme on peut le lire en page d'accueil de son blog (*).

Ébéniste-menuisier depuis l'âge de 14 ans, il travaille le bois, l'écoute et le façonne depuis plus de 30 ans.

A 51 ans, l'artisan est fier : « 37 ans de métier et mes dix doigts. C'est plutôt rare dans la profession ».

Un savoir-faire que lui et sa compagne Catherine Barbosa viennent d'importer à Ayen. L'accent de Cathy trahit une provenance de l'Est.

Aujourd'hui, le couple est installé dans une ancienne menuiserie dont les murs ne demandaient qu'à entendre à nouveau le bruit des machines.

Scie à ruban, toupie, dégauchisseuse, ponceuse à bande, mortaiseuse, raboteuse, tenoneuse ont repris vie sous les mains expertes de Patrick.

La SARL A two bois (two en anglais comme deux : Catherine et Patrick) est une entreprise qui a investi le créneau classique : pose et fabrication de fenêtres, escaliers, cuisine, aménagement divers mais qui se veut « innovante ». Histoire de ne pas rester les deux pieds dans le même sabot.

Cath et Pat - comme ils s'appellent - ouvrent leur atelier. L'idée taraudait Patrick depuis plusieurs années. « Le but c'est de permettre à toutes personnes, hommes ou femmes, de venir bricoler en utilisant les machines et de réaliser un projet personnel », explique l'artisan. « On va louer des 1\4 d'heure sur les machines », détaille Catherine.

Bien entendu, le grand patron reste Patrick, maître des clés. Car toutes les machines sont sécurisées. Et comme rien n'est laissé au hasard, Cath et Pat ont rédigé une charte d'utilisation. En quelque sorte, une charte des bonnes pratiques que tout un chacun devra signer avant de pénétrer dans l'atelier.

« Nous avons déjà eu quelqu'un venu avec un lot de vieilles planches conservées au fond d'une grange. Il est reparti avec des planches toutes propres et toutes lisses, prêtes à devenir des étagères », détaille Catherine.

Placard, table, chaise, lit d'enfant? sont autant de petits travaux que peuvent réaliser des apprentis bricoleurs. « Et je peux même les aider à réaliser des projets plus volumineux comme un escalier », explique Patrick, qui accorde beaucoup d'importance à son rôle de conseil.

Quand Patrick voit un bout de bois, il arrive à se projeter. Ce qui est loin d'être évident pour les autres. L'artisan est là pour les orienter. Les aider à transformer une vulgaire planche en un joli bar.

Patrick et Catherine, qui travaillent à 99 % avec des particuliers, se fournissent localement et privilégient les « circuits courts », en tout cas sur la matière première. « Pour les produits comme les vernis professionnels, c'est plus difficile », consent Catherine.

Pendant que Patrick scie, rabote, dégauchit, ponce, Catherine s'occupe de l'administratif mais n'hésite pas à donner un coup de main quand c'est nécessaire. « Je fais l'apprenti ».

Article paru dans le journal la Montagne, mercredi 29 Septembre 2010

Auteur de l'article, Laetitia Soulier, journaliste à la Montagne